Balade botanique semaine 9

Saurez vous reconnaître les plantes de cette première galerie ? Réponses et compléments en desous.

1 : Cardamine hirsuta, la cardamine hirsute. Voir Cardamines rencontrées au cours de nos balades …

2 : Carduus nutans, rosette printanière. Chardon penché, Astéracée.
En Bourgogne, depuis quelques années, elle envahit nos vignes.
Les fleurs, rose pourpre, parfois blanches, sont réunies en capitules de 3 à 5 cm de diamètre, qui prennent un port penché (nutans) lorsqu’ils sont épanouis. Elles sont toutes tubulées stamino-pistillées et donnent des akènes équipés de pappus. L’involucre est constitué de bractées nombreuses terminées par une épine simple, forte et piquante, les plus extérieures, étalées et renversées, rayonnent autour du capitule.
Photos francini-mycologie. + Autres Carduus.

3 : Crepis sancta, photo = rosette printanière. Crépide de Nîmes. Salade de lièvre.
La crépide de Nîmes offre un bel exemple de plante originaire du midi de la France qui, pour des raisons diverses, est remontée vers le Nord au point d’être désormais présente un peu partout.
Arrivée en Bourgogne depuis quelques années, elle envahit nos vignes.
Elle a la particularité de produire plusieurs types de graines : une majorité de graines plumeuses (au centre) qui peuvent être dispersées par le vent et une minorité de graines plus lourdes (en périphérie) qui tombent à son pied. En milieu urbain, elle produit plus de graines lourdes….

4 : Erodium cicutarium, les premières fleurs apparaîssent…
Géraniums rencontrés au cours nos balades.

5 : Euphorbia helioscopia, Euphorbe réveille-matin. Helioscopia : « qui regarde le soleil ».

6 : Hedera helix en fruits…

7 : Lamium purpureum, voir Lamiers rencontrés au cours de nos sorties …

8 : Mercurialis annua, Mercuriale annuelle, Euphorbiacée (sans latex), aussi appelée Mercuriale officinale.
Les fleurs mâles et femelles sont portées par des plantes différentes: la plante est dite dioïque.
Adventice commune des cultures. Son pollen peut être allergisant. Toxique.
Présente de larges variations de système sexuel, ce qui fait qu’elle est utilisée dans la recherche sur l’expression des caractères sexuels.

9 : Nocaea perfoliata, Microthlaspi perfoliatum, Petit-tabouret perfolié.
FloreAlpes + INPN

10 : Papaver dubium en rosette printanière.
FloreAlpes : Le pavot douteux est beaucoup plus petit que le coquelicot. De plus, il est souvent de couleur plus claire et ses quatre pétales ne se chevauchent pas. Ses fruits (capsules) sont bien plus longs que larges, autre critère de différenciation. Comparaison avec Papaver rhoeas.

11 : Setaria pumila, Sétaire naine, Sétaire glauque.
Flore Alpes : Cette sétaire des friches et des bords de cultures se reconnait à son inflorescence simple dont les fruits sont accrochés directement dur l’axe (non ramifiée). Les soies sont roussâtres et les gaines sont glabres, à la différence de celles de S. viridis.

12 et 13 : Viola alba

14 : Viscum album, le gui, ENS. Plant mâle ou femelle?
Voir : Observation du 10 février : Le gui, une plante étonnante !

Saurez vous reconnaître les plantes de cette 2e galerie ? Réponses en desous.

1: Dipsacus fullonum, inflorescence séchée de l’an passé. Cardère à foulon, Cabaret des oiseaux, Cardère sauvage. Caprifoliaceae (†Dipsacaceae). Elle peut atteindre 2 mètres de hauteur.
La cardère ne fait pas partie de la famille des chardons comme son apparence le ferait penser car ses fruits ne sont pas munis de petites plumes (papus) qui leur permettraient de se disperser avec le vent.
Elle a donné son nom à l’ancienne famille des dipsacacées, ex-famille de la scabieuse et de la knautie. Cette grande plante est commune dans les friches, jachères et endroits carencés en humus.
Bisanuelle, elle forme une rosette de feuilles gaufrées la 1ère année et fleurit la 2e.
Les fleurs, éphémères, sont d’abord situées au milieu de l’inflorescence, puis «se déplacent» progressivement vers le haut et vers le bas au fur et à mesure de leur fécondation.

La Cardère cultivée était utilsée pour carder (démêler et peigner) la laine.
Pourquoi «Cabaret des oiseaux» ou «Baignoire de Vénus»? Ses feuilles caulinaires, opposées par paires et soudées à leur base, forment une coupe retenant l’eau de pluie et où des passereaux viennent s’abreuver.

Les chardonnerets rafolent de leurs graines.
Dipsacus fullonum: identification assistée par ordinateur.

2 : Draba verna (Erophila verna) fleurie. La drave printanière : belles photos INPN.
Cette minuscule fleur blanche se rencontre au printemps en colonies sur nos terrains secs et rocheux. 
D’une rosette de petites feuilles en forme de losange, avec une base en coin émerge un pédoncule de quelques cm. Fleurs blanches à 6 étamines libres, dont 2 plus courtes. La corolle est formée de 4 pétales égaux, libres, avec l’extrémité échancrée jusqu’à la moitié ou plus.

3 : Globularia bisnagarica en rosette. Globulaire commune, Globulariaceae / Plantaginaceae.
Ici, elle abonde dans les prairies rocailleuses ensoleillées sur notre sol calcaire. 
Ressemble beaucoup à G. vulgaris chez qui les feuilles sont rigides au toucher (souples pour Bisnagarica). Chez les 2, la tige, qui s’allonge considérablement à la fructification, est droite et porte de nombreuses petites feuilles sessiles et aiguës. Les feuilles basales sont pédonculées et en spatule.

4 : Heleborus foetidus fleur.
Voir : Observations 2022.

5 : Ligustrum vulgare, photo prise dans une partie boisée, on voit que ses feuilles ont été rongées.
Voir l’article : Observations semaine 25 sur le poiçonneur des lilas.
On dit tout est bon dans le cochon, mais aussi dans le Troène ! 10 utilsations ! :
-L’arbrisseau en entier est robuste, toujours vert, il sert à former des haies et à retenir les terres en pente.
-Ses rameaux effilés et flexibles étaient utilisés par les vanniers pour faire des liens et des paniers.
-Son bois homogène, blanc, veiné de brun au cœur, est utilisé en tournerie (manche de couteau, …)
-On en a fait du charbon de bois utilisé pour faire de la poudre à canon.
-Son écorce a servi à produire des colorants (teinture jaune).
-De son fruit on tirait une couleur noire pour teindre les chapelets ou une encre violacée employée par les gantiers et les enlumineurs (selon le degré de maturité).
-On peut tirer de ses graines une bonne huile à brûler (c’est une oléacée)
-Proche du lilas, il peut lui servir de porte-greffe.
-Fleurs et feuilles sont antiscorbutiques et ont été utilisées pour guérir les abcès de la bouche.

6 : Polypodium vulgare, Réglisse des bois. Revers de feuille montrant des sores jaunes, amas de spores (les fougères ont inventé le sac de spores). Espèce péri-forestière, elle affectionne les stations ombragées à mi-ombragées. Les frondes de cette fougère s’élèvent du rhizome (au goût de réglisse)en se déroulant.

7 et 8 : Potentilla verna, Potentilla tabernaemontani, Potentilla neumanniana. Potentille printanière.
Elle colonise les pelouses sèches et les pentes ensoleillées de la roche de Solutré. Ses feuilles sont à 5/7 folioles dentées sur le haut, velues à base en coin. Ses fleurs sont d’un beau jaune vif, aux pétales échancrés, laissant largement apparaître les sépales nombreux et très velus. Francini-mycologie.

9 : Ranunculus tuberosus, Ranunculus serpens, Renoncule tubéreuse, Renoncule serpent, Renoncule radicante, Renoncule des bois. Rosette basale.
FloreAlpes : Fait partie du groupe complexe de R. serpens. Plante couverte d’une pilosité dense et rase, à grandes feuilles d’un vert très foncé. Fleurs peu nombreuses diposées en inflorescences lâches.

N.B. : espèce déterminante ZNIEFF

10 : Rubia peregrinea, la Garance voyageuse.
Ses petites fleurs sont de couleur jaune pâle avec 5 pétales pointus. Ses fruits sont des baies vertes qui deviennent noires en mûrissant. Sa tige est quadrangulaire. Ses feuilles coriaces sont vert foncé, persistantes et le plus souvent verticillées par 4. Elles ont des aiguillons au bord et au dos de la nervure médiane. Vivace forestière qui aime la lumière et les sols secs. Ses feuilles coriaces, brillantes et persistantes rougissent à l’approche de l’hiver. Le genre Rubia emprunte d’ailleurs son nom au latin ruber, rouge: les Garances sont des célèbres plantes tinctoriales. Ses feuilles sont bardées d’aiguillons qui accrochent les fourrures des animaux ou les vêtements des promeneurs. Elle est capable de vous griffer la peau. Ses crochets lui permettent d’ériger sa longue tige (ligneuse à la base, jusqu’à 2 mètres de longueur) vers la lumière en prenant appui sur d’autres végétaux. La Garance voyageuse (livre).
N.B. : Ses jeunes feuilles tendres sont parfois grignotées par le Crache sang (Timarcha tenebricosa).

11 : Sesleria caerulea, la Seslerie bleue, poussant en touffes parfois épaisses, elle stabilise les pentes sols secs, rocailleux et les pelouses sèches sur sols calcaires de la roche de Soluté. Cette graminée y est très courante, elle est facilement reconnaissable à son épi floral assez court lavé de bleu foncé, aux reflets métalliques. N.B. : Attention son feuillage est coriace et peut être coupant.

12 : Teucrium chamaedris, la germandrée petit-chêne, parfaitement adaptée à nos pelouses calcaires sèches, rocailleuses où elle est rès commune. Se reconnaît à ses feuilles dentées comme celles d’un chêne, son port gazonnant et sa fleur particulière dont la corolle n’a qu’une lèvre :

N.B. : Parfois parasitée par Orobanche teucrii, l’orobanche de la germandrée.

13 : Verbascum thapsus, Molène bouillon blanc : épis florifères de l’an passé, vers le sommet de la roche de Solutré. Feuilles basales très velues et + larges de celles de la tige. Feuilles caulinaires décurentes (le limbe se prolonge sur la tige jusqu’à la feuille d’en dessous. Feuilles et fleurs sont utilisées contre la toux.