Référentiel
Géraniums rencontrés au cours nos balades…

Géraniums rencontrés au cours nos balades…

Les géraniacées compent 835 espèces, réparties en cinq genres : 
Les 3 principaux : GeraniumPelargoniumErodium.

Geranium, dérive du grec geranos « grue (oiseau) », le fruit évoquant le bec des grues.
La plupart des « géraniums » des fleuristes n’appartiennent pas au genre Geranium, mais au genre Pelargonium, (les célèbres fleurs de nos balcons).
Nous ne les aborderons donc pas. Mais quel critère pour les distinguer ?

Les géraniums ont une fleur régulière (à symétrie axiale) et des pétales de forme et de taille semblable.
Les pélargoniums ont une fleur irrégulière (à symétrie bilatérale) : les 2 pétales supérieurs et les 3 pétales inférieurs ont des formes différentes.

2 géraniums et un pelargonium (au mileu)
Chez les pélargoniums, la fleur présente un côté droit symétrique de son côté gauche par rapport à un plan vertical.
Chez les géraniums, les pièces florales sont disposées autour d’un axe et les pétales sont identiques.
On peut la faire tourner autour de son axe central, il n’y a ni droite ni gauche.


Le genre Erodium compte une quinzaine d’espèces en France. Comment les reconnaître ?
Dans le genre Erodium les feuilles sont pennées alors qu’elles sont palmées dans le genre Geranium.

Erodium cicutarium

Erodium vient du grec erôdios, « héron », allusion à son fruit en forme de bec ressemblant à celui de cet échassier. Il serait donc plus logique d’appeler cette plante « bec-de-héron » que Bec-de-grue à feuilles de cigüe.
Cette adventice est comestible, elle a un goût qui rappelle celui du persil, en plus piquant, elle peut envahir les pelouses au détriment d’autres plantes. Elle est abondante dans les vignes de notre région.

Sauvagesdupoitou : A maturité, le bec des Érodiums se sépare par le bas et s’enroule comme un ressort. Puis il se détache et chute avec sa graine. Au sol, les variations d’humidité enroulent et déroulent ce tire-bouchon, ce qui a pour effet de l’enfoncer dans une fissure, et ainsi de la planter en terre à force de mouvements de rotation.

L’incroyable système en tire-bouchon de E. cicutarium pour enfoncer sa graine deans le sol en utilisant les variations d’humidité de l’air !


Concentrons nous maintenant sur le genre Géranium :

10 géraniums rencontrés en Bourgogne :

Geranium columbinum L. – Géranium colombin ; Geranium dissectum L. – Géranium à feuilles découpées

Geranium lucidum L. – Géranium luisant; Geranium molle L. – Géranium à feuilles molles ;

Geranium pratense L. – Géranium des prés; Geranium pyrenaicum – Géranium des Pyrénées ;

Geranium robertianum L. – Herbe à Robert; Geranium rotundifolium L. –Géranium à feuilles rondes ;

Geranium sanguineum L. – Géranium sanguin; Geranium sylvaticum L. – Géranium des bois

Comment reconnaître et différencier ces géraniums ?

De gauche à droite, Géranium mou, Géranium à feuilles rondes et Géranium des Pyrénées :

Le Géranium mou, a des feuilles « molles « , rondes sont souvent alternespalmatifides, en cinq à sept lobes, chaque lobe étant lui même divisé en trois à son extrémité. Fleurs de 8-12 mm de diamètre, inclinées à la floraison et allant généralement par deux. Pétales nettement échancrés.
Le Géranium à feuilles rondes, feuilles très souvent marquées d’un point rouge aux sinus. Elles sont disposées en rosette à la base puis opposées. Fleurs petites, roses, les pétales sont « carrés » à base blanchâtre, portées par deux sur un pédoncule.
Le Géranium des Pyrénées se distingue par ses fleurs plus grandes (jusqu’à 2cm de diamètre), ses pétales nettement échancrés, deux fois plus longs que les sépales qui ont tendance à se recourber vers le bas). Les fleurs sont disposées par deux sur un long pédoncule. Elles sont rose violacé, à 5 pétales profondément échancrés et nervurés de sombre. Feuilles opposées, découpées, rondes à la base et de plus en plus petites en haut des tiges.

On peut les différencier aussi par la pilosité de leurs tiges :

Chez le Géranium à feuilles rondes, les poils sont courts, dressés à la perpendiculaire et assez réguliers.
Chez le Géranium mou, les poils sont denses, relachés, de tailles inégales.
Chez le Géranium des Pyrénées, la pilosité de ses pétioles regroupe des poils minuscules, glanduleux (loupe!) et quelques rares long poils, épars.
Chez le Géranuim luisant, pas de poils, il est chauve !

Prenons maintenant 3 autres géraniums à la fois assez grands et à grandes fleurs :

Géranium des bois, Géranium des prés et Géranium sanguin.

Géranium des bois (Espèce déterminante ZNIEFF). Taille : 30-60cm, diamètre corolle 20-30 mm.
Fleurs pourpres violacées à cinq pétales veinés de sombre et beaucoup plus longs que les sépales (sous-bois frais et prairies).

Géranium des bois (Geranium sylvaticum), par Jessica.


Le Géranium des prés, Geranium pratense, se différencie par des fleurs de couleur plus pâle et des fruits pendants à maturité. Taille : 30-80cm, diamètre corolle 30-40 mm.

Géranium des prés par Wikipédia : Feille Pancrat, Plante Ivar Leidus Fleur :
Michael H. Lemmer
.

Géranium sanguin : Ses fleurs rose carmin, de 2,5 à 3,5 cm de diamètre sont solitaires empêchent toute confusion avec d’autres espèces. Les feuilles opposées sont découpées en lanières. Le limbe de contour orbiculaire est palmatipartites à 5-7 lobes bi- ou trifides, en coin. Ses feuilles deviennent rouges en automne, d’où l’allusion au sang. Cette plante affectionne les sols secs et chauds.
Vivace à souche épaisse, une seule fleur par pédoncule floral non bifurqué, pétales échancrés en cœur.

Geranium sanguineum fleur et feuille par Didier Descouens Wikipédia.

mm

Section de son rhizome avec la teinte rouge liée en partie à la richesse en tanins par Zoom nature

Geranium colombinum, Géranium colombin, Pied-de-pigeon.
FloreAlpes : Feuilles découpées en lanières presque jusqu’au pétiole. Fleurs claires, aux pétales échancrés, perchées sur des pédoncules plus longs que les feuilles. Sépales terminés par une longue arête.
Attention, peut être confondu avec G.dissectum, aux pédoncules floraux plus courts.

G. columbinum par Pierre GOUJON (IAO)
G. Columbinum, fruit et sépales caractéristiques.

Geranium dissectum, Géranium découpé.
Feuilles profondément découpées en fines lanières. Fleurs d’un rose très vif, portées par 2 par un pédoncule commun plus court que la feuille correspondante, le pédoncule de chaque fleur est à peine plus long que les sépales. Calice à poils glanduleux. Tige à poils non appliqués et dirigés vers le bas.

Geranium robertianum, Herbe à Robert,
Odeur forte, mais assez variable suivant les stations.
Les chemins de la nature : feuille simple très découpée.

Zoom-nature : Ici robertianum vient de ruber rouge, en latin (d’où l’épithète latin du rouge-gorge Erithacus rubecula). Au Moyen-âge, on trouve la trace d’autres noms de G. robertianum sous la forme herba rubea alors que pour Himantoglossum robertianum (l’orchis géant, espèce méditerranéenne actuellement en expansion vers le nord), l’épithète robertianum lui a été attribué par le botaniste J.-L.-A. Loiseleur (des Longchamps) (1774-1849) en hommage son ami G.N. Robert.
Le rouge semble être « une marque de fabrique » des géraniums chez les nos espèces indigènes.
Exposées en plein soleil, les feuilles prennent une teinte rouge vif qui justifie pleinement le surnom d’herbe-rouge évoqué auparavant. Coloration due à des pigments, les anthocyanes (que l’on retrouve notamment dans les feuillages d’automne des arbres). On leur connaît des propriétés protectrices vis-à-vis des effets délétères d’une exposition excessive à la lumière (effet photo-protecteur) en bloquant les rayons ultra-violets néfastes. Effectivement, les géraniums herbe-à-Robert poussant sur les murs en plein soleil sont souvent nettement teintés alors que ceux poussant à l’ombre conservent un feuillage vert.

Geranium robertianum station à l’ombre et en plein soleil. Jardins de Malorie.

Ces anthocyanes joueraient aussi un rôle de protection contre les herbivores, soit par leur toxicité relative, soit par le fait qu’ils donnent au feuillage un aspect de feuille de mauvaise qualité nutritive.

N.B. : Geranium purpureum est parfois considére comme une sous espèce de G. robertianum.
Geranium robertianum subsp. purpureum et Geranium robertianum subsp. robertianum.

Géranium pourpre à gauche, Herbe à Robert à droite : une histoire de taille et d’étamines. Par Sauvages du Poitou.

Comparaison FloreAlpes.

Geranium purpureum par H. TINGUY, INPN.








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