
Observations « animales » à la lande des oignons de BOZ. Le 30 avril 23.
Nous avons observé dans l’ordre :
– 2 Pyrochres écarlates ou cardinals (Pyrochroa coccinea).
Leur couleur rouge vif alerte les éventuels prédateurs de leur toxicité. (couleurs aposématiques).
Sur la photo de droite, un mâle, plus petit et aux antennes pectinées (en forme de peigne). Les mâles s’en servent pour détecter les faibles quantités de phéromone sexuelle libérées dans l’air par les femelles.
Sur la photo de gauche, une femelle au dessus d’un oeuf !

La nature offre toujours des « moments de grâce » à ceux qui veulent bien passer du temps à l’observer…
Malheureusement, la femelle pond dans l’écorce des arbres, ce n’était donc pas le sien…
Le stade larvaire dure 2 ans. Les larves sont carnivores contrairement aux adultes qui se nourrissent de pollen et de nectar.
Plus tard, un mâle est venu se poser sur mon pull…

-Une mouche qui semblait en catalepsie, rapellant celle vue le 25 mars aux Prairies inondables de Saône au nord de Pont de Vaux vers la Nove et les Prés nus.

N.B. : On observe bien les orifices respiratoires (stigmates), points noirs sur son abdomen.
-Un trichoptère, aussi appelé phryganes ou porte-bois. Lien.
La plupart des larves de trichoptères sont aquatiques et se construisent une « maison » (ressemblant à un sac de couchage), appelée fourreau à partir de débris végétaux et/ou de grains de sables présents dans leur ruisseau. Les différents éléments sont soudés par de la soie produite par leurs glandes salivaires.
Contrairement aux autres espèces de son ordre, celui-ci était manifestement terrestre avec un fourreau fait de débris végétaux.

-Un petit insecte Campyloneura virgula se cachant au dessous d’une feuille …
Cette petite punaise est un prédateur de petits insectes comme les pucerons et les acariens rouges.
Particularité : les mâles sont extrèmement rares et les femelles se reproduisent par parthénogenèse.

-Un mille-pattes en plein festin dans un chaton de saule :

C’est Ommatoiulus sabulosus ou le iule des sables.
Ce détritivore de 4cm environ se distingue par un telson (pointe située à l’arrière du corps) redressé vers l’extrémité (visible sur la photo). Il possède 2 bandes dorsales jaune-rouge.
Inquiété, s’enroule en spirale comme tous les iules.
N.B. : Sa forme méditerranéenne (aimatopodus) a des segments dépourvus de taches rouges.
-Une femelle Aurore. Cette photo nous permet de compléter l’observation faite le 25 mars aux Prairies inondables de Saône où nous avions pu photographier un mâle sur une cardamine des prés.


Les photos ne sont pas aussi belles, mais cette aurore ne tenait pas en place et passait de fleur en fleur …
C’est l’un des premiers papillons que l’on voit au printemps. Les mâles apparaissent en premier. Les femelles suivent 10 ou quinze jours après. En attendant leur arrivée, les mâles prennent des forces…
Souvent installées dans les hautes herbes, les chrysalides sont régulièrement détruites par les fauchages de fin d’automne, ce qui réduit considérablement les populations présentes en Mars.
Les papillons qui apparaissent au début du printemps sont ceux qui ont passé l’hiver à l’état de chrysalides . Les autres sont le fruit de l’accouplement du printemps.
L’aurore doit son nom aux deux soleils orange qui semblent se lever sur ses ailes.
« Anthos » veut dire fleur et du mot « Kharis » qui signifie Grâce . Les deux mots associés disent que Boisduval (inventeur du nom de genre « Antocharis ») a été sensible à la beauté « florale » de ce papillon.
L’épithète « cardamines » évoque simplement la plante hôte principale de l’aurore qui est la cardamine des prés.
-Phalène ou Acidalie des pâturages : Elle est liée au substrat calcaire et fréquente les sous-bois frais, les prés humides, les bords de cours d’eau, les fossés où poussent les Carex. Un géomètre peu fréquent, mais bien répandu. La chenille, polyphage, se nourrit sur Primula eliator, Leontodon, Lamium, Viola canina, Valeriana officinalis, Filipendula…

– Scirphe ceinturé (Episyrphus balteatus). Ce syrphe, dont les larves aphidiphages se développent aux dépens des pucerons, est utilisé comme agent de lutte biologique. Il est commercialisé dans la région OEPP depuis 1995 pour lutter contre les pucerons tant en culture sous serre qu’en plein champ.
N.B. : Les adultes se nourrissent de pollen, de nectar et de miellat.

Spécialistes du vol stationnaire, les syrphes sont aussi des champions dans la ressemblance avec les hyménoptères ce qui doit dissuader bon nombre de prédateurs. Ce sont pourtant des mouches bien inoffensives. Le syrphe à ceinture est l’un des plus répandus.
N.B. : L’Association des Amis de la Réserve de Remoray ( https://www.maisondelareserve.fr/association ), porte un projet de liste rouge à l’échelle de la Région Bourgogne-Franche-Comté sur les Syrphes et en lien avec des bénévoles de la SHNA qui relèvent les pièges et réalisent des prospections.
Ils ont choisi quelques emplacements « méconnus » pour ce groupe dans la région (notamment côté Bourgogne où le déficit est important) pour améliorer la connaissance dans le cadre du programme « Pollinisateurs » de la Région BFC .
Une des actions de recensement des syrphes est organisée en ce moment au sommet de Solutré.
Et pour terminer, un nid fait de terre et de sable entre 2 scirpes aigus :

Comme on peut le voir, notre curiosité nous a poussé à l’ouvrir pour en observer l’intérieur.
Nous avons trouvé des oeufs, mais à qui appartiennent-ils?
Prochainement, les observations végétales de ces 2 dernières sorties …