Repas d’une épervière dans mon jardin …

D’habitude, lorsque je parle d’épervières, c’est en référence au genre Hieracium, un groupe d’Astéracées communément appelées … épervières. Pour quelle raison ?

D’apres une légende rapportée par Pline, certaines plantes croissant sur des parois rocheuses accessibles à ces seuls rapaces, favorisaient l’acuité visuelle des oiseaux qui en absorbaient leur suc laiteux.
En vertu de la théorie des signatures, le latex de ces plantes était employé contre les inflammations des yeux et pour fortifier la vue.

Ainsi, Hieracium, terme latin construit à partir du mot grec ancien Hierax désigne les rapaces diurnes plus petits que les aigles comme les faucons ou les éperviers.
N.B. : Le genre Hieracium rassemble plus de 6.000 espèces et sous-espèces essentiellement montagnardes dont la détermination reste délicate…

Mais revenons-en à notre Épervier d’Europe, Accipiter nisus :

Résumé d’informations trouvées sur Wikipédia :

Comment reconnaître un mâle ? Adulte, il a le dos gris bleuâtre et la partie ventrale barrée d’orange.
Il mesure de 27 à 34 cm de long, avec une envergure de 59 à 64 cm.

Comment reconnaître une femelle ?
Elle est beaucoup plus grande avec 35-41 cm de longueur et une envergure de 67-80 cm.
Jusqu’à 25 % plus grandes que les mâles les femelles peuvent peser jusqu’à deux fois plus.
 Ce « dimorphisme sexuel inversé », inhabituel chez les vertébrés supérieurs, est courant chez les rapaces, et plus marqué chez les oiseaux de proie ornithophages.
La femelle et le jeune sont bruns au-dessus et barrés de brun au-dessous, la partie ventrale est barrée de gris. Ses iris sont jaune vif à orange, ceux du mâle sont orange-jaune ou rouge-orangé.

Comment reconnaître l’épervier d’Europe en vol ?
A sa longue queue rectangulaire, ses ailes larges mais courtes et arrondies. Sol vol est caractérisé par de rapides battements alternant avec un vol plané prolongé, ses ailes à demi repliées.

Comment le reconnaître en forêt ?
Ses larges ailes arrondies et plutôt courtes l’aident à se faufiler en volant entre les arbres car c’est un prédateur spécialiste des oiseaux des bois.
Après l’affût ou le repérage aérien, il surprend ses proies par un vol rasant dépassant 70Km/h.

Comment le reconnaître au sol ?
Il se distingue par ses longues pattes minces et jaune. La queue est toujours plus longue que les ailes ne sont larges ; elle est striée de quatre à cinq barres, moins marquées chez le mâle adulte. Le bec est largement crochu et très tranchant, c’est un instrument idéal pour déchiqueter ses proies en lambeaux.

Milieu de vie et treproduction :
Cet épervier fréquente les lisières de forêts, les haies, les vergers et même les jardins. Il se reproduit dans les régions boisées de tout type. Il construit chaque année un nouveau nid mesurant jusqu’à 60 cm de diamètre dans un arbre à l’aide de brindilles. La femelle pond quatre ou cinq œufs bleu-pâle tachetés de brun. Le succès de la couvée dépend du maintien d’un poids élevé de la femelle, tandis que le mâle apporte la nourriture. Leur espérance de vie est de quatre ans en moyenne. Un reccord : 20 ans.

Nourriture : Les éperviers mâles tuent régulièrement des oiseaux pesant jusqu’à 40 g et parfois jusqu’à 120 g ; les femelles peuvent s’attaquer à des proies pesant jusqu’à 500 g ou plus. Chez les oiseaux adultes, on estime la consommation quotidienne entre 40 et 50 g pour le mâle et 50 à 70 g pour la femelle. Occasionnellement, il peut consommer de gros coléoptères et des petits mammifères comme les souris et les musaraignes. Dans les années de prolifération des rongeurs, ces derniers peuvent représenter jusqu’à 15% de leur régime.
En un an, un couple d’Éperviers d’Europe pourrait tuer 2 200 Moineaux domestiques (Passer domesticus), 600 Merles noirs (Turdus merula) ou 110 Pigeons ramiers (Columba palumbus).
C’est la terreur pour les passereaux des mangeoires :
Ils savent faire preuve d’opportunisme et de patience, guettant les mangeoires dans les jardins afin d’y surprendre les mésanges bleues qui viennent se restaurer !
Les éperviers sont des chasseurs très obstinés, ils poursuivent leurs proies, très longtemps, parfois en altitude. Quand ils ont raté leur coup, ils les suivent même dans les haies et dans les bois, finissant si nécessaire leur course, à pied dans les taillis.

Comme les autres oiseaux de proie, l’Épervier d’Europe produit des pelotes de réjection contenant les parties indigestes de ses proies.

Menace humaine : Les insecticides organochlorés utilisés pour traiter les semences avant les semis se sont répandus dans la population d’oiseaux granivores et leurs concentrations ont tué ou affaibli des populations d’éperviers les consommant. De plus, leurs œufs aux coquilles fragilisées éclataient lors de la couvaison. Depuis l’interdiction de ces produits chimiques, l’espèce a récupéré ses effectifs jusqu’à devenir relativement courante.

Pour aller plus loin : Oiseaux.net : Vous pourrez y entendre différent cris de l’espèce et lire que des recherches intensives effectuées au Danemark sur plus de 60 000 proies ont permis de donner une composition assez précise du menu de ce rapace. Pendant la saison de nidification, près de 98% du régime est constitué de petits oiseaux. Dans le détail, le repas est composé de la façon suivante : 13% de grives et de turdidés, 11% de Moineaux domestiques, 8% de fauvettes et d’espèces voisines de la famille des sylviidés, 9% de mésanges, 7% de Pinsons des arbres et d’alouettes, 6% d’hirondelles, 5% de Moineaux friquets, 4% d’étourneaux et 3% de pipits. En tout, plus de 150 espèces ont été identifiées.

N.B. : L’épervier d’Europe a un cousin, l’Autour des palombes, qui est nettement plus grand et plus fort. Quand on ne peut apprécier la taille, la confusion est possible. 

Le Coucou gris mime le plumage de l’épervier ce qui réduit le nombre d’agressions de la part des oiseaux dont il souhaite parasiter les nids.

Caractéristiques anatomiques des rapaces.